ARTS ÉPHÉMÈRES 2018

Le champ lexical du frottement, si suggestif, apparaît comme une invitation à la volupté. Il y est question d’assemblage, de bruissement, de brûlure, caresse, polissage, pression, de relation à l’autre, d’union…
S’il convoque en premier lieu l’image d’un contact entre deux corps en mouvement, il induit également une fréquence, plus ou moins rapide dans cette relation.
Le frottement évoque un jeu combinatoire de deux matières et propose un enchaînement dynamique car il est constitutif du mouvement : celui-ci pourra être fluide, lancinant et glisser vers un roulement harmonieux ou au contraire, créer une friction jusqu’à parfois en altérer la matière…
La pression exercée restituera la qualité du mouvement, son rythme et sa musicalité.
On peut aussi voir le frottement du côté de la confrontation comme de l’obstacle à contourner, que l’on déjouera par l’esquive…
Dans le cadre naturel du Parc, il nous sera donné l’occasion d’appréhender des textures, d’établir des passages et de rester attentifs à la dimension sonore inhérente à toutes matières en mouvement et en contact l’une avec l’autre.
L’idée du frottement des corps, des idées, des matériaux, des cultures propose alors un déplacement et ouvre aux artistes comme aux visiteurs un vaste champ d’expérimentations…

Isabelle Bourgeois et Martine Robin
Commissaires d’exposition